Guide des SCPI
Investir en SCPI ou sur le PER
Le PER (Plan d’Epargne Retraite) est le nouveau produit d’épargne retraite disponible depuis le 1er octobre 2019. Il existe sous trois formes : le PER individuel (PERIN) et deux formes d’épargne salariale (PERCOL et PERCAT).
Ce nouveau produit révolutionne-t-il vraiment l’épargne, dans une période où l’actualité sur les retraites n’a jamais été aussi brûlante, ou s’agit-il d’un coup d’épée dans l’eau ? Plus concrètement, n’existe-t-il pas une solution plus pertinente pour se protéger à l’avenir ?
Décryptage entre le nouveau PER et le PERI, plan d’épargne retraite immobilier, qu’offrent les SCPI de rendement.
Le PER, un placement peu souple qui peut réserver de mauvaises surprises
Précisons d’entrée de jeu que nous n’aborderons ici que le cas du PER Individuel qui ne peut être alimenté que par des versements volontaires. Les PER d’entreprises sont des cas à part puisqu’ils peuvent être alimentés par la participation ou l’intéressement des sociétés pour le compte de leurs salariés. Il ne s’agit donc pas d’épargne volontaire à proprement parler.
Nous allons donc étudier ici la pertinence de faire des versements volontaires sur son PER.
Présenté comme le renouveau de l’épargne retraite, le PER a pour but d’inciter les Français à utiliser les produits d’épargne pour la retraite qui connaissent jusqu’ici un succès très contenu.
L’argument fiscal du PER
Le premier argument du PER est la déduction des versements volontaires du revenu fiscal de l’épargnant. Ainsi ces revenus ne sont pas soumis à l’impôt. Cette réduction d’impôt du PER est un argument de poids lors du versement mais attention, toute carotte fiscale présente une contrepartie. En effet, lors de la sortie du placement au moment du départ à la retraite, les sommes seront à réintégrer dans la déclaration d’impôt et subiront alors l’imposition.
Si la tranche d’imposition à laquelle est soumise l’épargnant a augmenté avec le temps, l’opération peut donc se révéler moyennement efficace et le capital à la sortie peut se retrouver sévèrement amputé.
Comme il est impossible pour l’épargnant de connaître son imposition à horizon 10, 20 ou 40 ans, il s’agit d’un pari qui peut s’avérer hasardeux et qui doit être mûrement réfléchi.
La rentabilité du meilleur PER
Le PER fonctionne en réalité exactement comme une assurance-vie. Il est possible d’y loger du fonds en euros à capital garanti ou des unités de comptes, placements à risque sans garantie du capital.
Rappelons donc à ce sujet que les rendements des fonds en euros des contrats d’assurance-vie ne cessent de chuter depuis bientôt 10 ans. Le rendement moyen du fonds en euros est autour des 2% en 2022, ce qui est un niveau historiquement en dessous de l'inflation (5,20% en 2022 en France). L'année 2023 s'annonce encore comme une année sous le signe de l'inflation qui devient maintenant durable.
Les assureurs sont tous en train de tenter de limiter l’accès aux fonds en euros voire même d’en diminuer le rendement si l’épargnant ne prend pas assez de risque selon eux.
Pour ce qui est des unités de comptes, rappelons que les assureurs pratiquent des frais de gestion qui viendront amputer le rendement de plusieurs points chaque année et ce même si le placement est en perte.
Le PER n’est donc pas un renouveau sur le plan financier.
La sortie du PER
Dans le cas de versements volontaires, l’épargnant doit impérativement attendre le départ en retraite pour sortir son capital du PER.
Il existe des cas de déblocages anticipés mais ils ne sont pas caractérisés par leur souplesse (invalidité, décès, expiration des droits au chômage, surendettement, faillite).
Ainsi l’argent placé sur PER est impérativement bloquée pendant une durée pouvant être extrêmement longue si l’épargnant en est au début de son activité professionnelle.
Dans un contexte où l’âge de départ en retraite légal ne cesse d’être repoussé, est-il raisonnable de se retrouver pieds et poings liés avec un assureur pour les 40 années à venir sans connaître le rendement attendu du placement et sans même connaître la fiscalité de sortie ?
Meilleur que le PER, le PERI, Plan d’Epargne Retraite Immobilier
En raison de leur prix de part peu onéreux, les SCPI peuvent être achetées à partir de montants raisonnables, permettant une stratégie de constitution progressive d’un patrimoine immobilier locatif autrement appelée Plan d’Epargne Retraite Immobilier.
Pour compléter ces investissements ponctuels, de plus en plus de SCPI permettent de faire de l’épargne programmée en investissant à partir de quelques dizaines voire centaines d’euros tous les mois sur l’acquisition automatique de nouvelles parts.
Contrairement au PER, les parts de SCPI de rendement vont verser le rendement dès l’acquisition, permettant à l’investisseur de se constituer une rente immédiate et indéfinie dans le temps. La rente PERI peut aussi être réinvestie en achat de nouvelles parts pour créer un effet boule de neige avec les intérêts composés.
Il est aussi possible de faire l’achat de parts de SCPI à crédit pour bénéficier d’un effet de levier très favorable dans une période de taux bas. Comme une partie du crédit est remboursée par les loyers perçus, l’effort d’épargne est considérablement réduit. Les intérêts d’emprunts sont également 100% déductibles, ce qui va minorer la fiscalité sur les revenus encaissés.
La rentabilité des SCPI est également plus attractive que celle offerte par les fonds en euros des meilleurs PER. Avec une moyenne à 4,53% pour 2022 et des performances pouvant aller jusqu’à 7% nets, les SCPI offrent aux investisseurs un rendement permettant de réellement faire capitaliser son argent.
Enfin, la fiscalité des SCPI peut être maîtrisée aux travers de plusieurs astuces comme les achats de parts de SCPI en démembrement ou encore l’investissement sur des SCPI Européennes.
Fiscalité plus souple, pas de blocage du capital, rente certaine, immédiate et indéfinie dans le temps, le Plan Epargne Retraite Immobilier surclasse le PER. Mais le PER conserve quand même un intérêt dans sa forme collective puisqu’il peut accueillir des versements de la part de l’entreprise. Cependant, les contraintes pesant sur les versements volontaires des épargnants sont telles qu’il vaut mieux faire le choix d’une épargne immobilière en SCPI solide et dont la visibilité est inégalable.